L'Europe est à nous !

 

A l'assaut du Vieux Continent :

 

Flash back en août 2009. Vagney, Vosges, 3 hommes, 1 van et 1 carte routière européenne : destination Budapest et l'île Obuda, théâtre du plus grand, du plus connu et du plus dingue des festivals d'Europe : le Sziget (sziget signifie île en hongrois).

La situation est assez simple : trouver rapidement le chemin qui nous mène à l'île Obuda, en passant entre les mailles du filet tendu par les douaniers de l'espace Schengen.

Par delà la (magnifique) montagne vosgienne, en passant par le creux de l'Alsace, la route que nous empruntons ressemble à un parcours sinueux, en montagne russe, mais loin d'être semé d'embuches. Il est environ 18 heures quand nous passons la frontière avec l'Allemagne : le Rhin.

 Alors que les voitures passent, les nuages venus d'Ukraine s'arrêtent...

 

Allemagne :

Wilkommen Französe ! Ja, ja, il est vrai que nous étions content de rouler en Allemagne, un pays où les radars n'existent pas ! Avec toutes ses pistes cyclables au bord des grands axes, ses champs d'éoliennes, des centres villes interdits aux voitures (Freiburg notamment), l'Allemagne est pionnière en Europe pour les énergies renouvelables. Quel beau pays...

Bon franchement, quand nous avons pris la route, le beau temps n'était pas au rendez-vous. Gris de chez gris, même notre passage à proximité du BodenSee (Lac de Constance) a été un fiasco. Une averse terrible pour un panorama quasi nul..

Arrivés en Bavière, il faisait nuit. Ce n'est pas grave, «nous nous arrêterons à Munich boire une bonne mousse dans une grosse chope, servis dans un petit bar sympa par la belle Bertha, à écouter les Scorpions!!!». Pfffff, nichts!

Nous nous sommes arrêtés sur une place, à côté d'une rue commerçante. A 23 heures, tout est fermé, normal. Mais, en rentrant un peu dans le coeur de München, nous n'avons rien trouvé, même pas une boutique du Bayern  FC ! Nous avons marché, puis encore marché, et là, bingo un bistrot. Mais pas de Bertha ! Au final, nous l'aurons eue cette bonne bière, mais pour l'instant, ce voyage débute en queue de cochon !

Après cet épisode tristement marquant, nous avons rejoint Morphée pour une bonne petite nuit, sur le bord de l'autoroute Munich - Vienne.


Autriche :

Osterreich, wir kommen !  Partis très tôt d'Allemagne, nous sommes arrivés vers 8 heures du matin en Autriche. Première étape culturelle : Salzbourg, la ville natale du plus grand génie musical de tous les temps, Herr Wolfgang Amadeus Mozart. Autre génie mais cette fois de l'horreur, Adolf Hitler est né non loin de Salzbourg également. Mais, nous ne nous sommes pas arrêtés dans cette ville, car la grande capitale nous tendait les bras !

Wien, capitale de l'Autriche, mais aussi de l'Empire austro-hongrois, capitale de la valse et du café viennois, ville pâtissière également, qui compte parmi ses lieux ce que vaut Versailles à la France : le Schönbrunn. Vienne est un haut lieu de l'Histoire : le coeur de l'Europe. Géographiquement, elle est entre les latins et les slaves, les germains et les turcs, les capitalistes et les communistes, etc...

Vienne est une de ces villes qui font rêver. J'avais tellement hâte de la voir. Alors nous l'avons regardée, parcouru son centre ville à pied et en métro (le plus propre que jamais rencontré). Vienne est une capitale comme une autre d'un point de vue moderne (notre vision est pourrie par les publicités et les tape-à-l'oeil), mais, abstraction faite de cela, l'architecture globale ainsi que la diversité de ses bâtiments historiques en font une concurrente légitime de Paname. Et ils ont encore un tramway, avec un look à l'ancienne !

Schönbrunn : la grande classe. Tout simplement. Jardins à la française (Français : rois de la main verte), zoo, orangeraie, et une magnifique gloriette. On s'imagine aisément depuis cette gloriette faire la cour aux cousines de l'Impératrice Sisi. Ou encore, un soir d'été, regarder Vienne s'endormir avec l'Empereur Francois-Joseph 1er (alias Jo One), en buvant un petit Tokay. Ou enfin, valser avec ses amis, avec DJ Mozart qui envoie les cordes et les tubas ! Ahhh ! J'y retournerai volontiers... Pour moi, Lorrain, ça a été une fierté quelque part d'y aller, car la famille Habsbourg-Lorraine, l'une des plus puissantes de l'Histoire contemporaine, y a sejourné (Sisi était l'impératrice, si si !!).

 

Slovaquie :

Après avoir passé la journée à Vienne, nous nous sommes rendus gaiement du côté de Bratislava, capitale de la Slovaquie : 45 minutes en van depuis Vienne, en passant par un pont jadis coupé d'un rideau de fer. Pas le temps de souffler !

Et là, on se fait couper le souffle ! Où sommes-nous ? Ah, je sais, un ancien territoire tout rouge de cocos... Mais, ces publicités alors sur les murs des immeubles... Chanel, Dior, Versace... Paris, Milan ??? Hmmm, mais que se passe-t-il ? L'Empire rouge serait-il tombé du côté obscur ? Du côté sombre et opaque du capitalisme ?

1989 : chute de ce putain de Mur à Berlin (je hais les murs..).  1991 : dissolution et éclatement de la bulle soviétique, créations des Etats d'Europe centrale et de l'Est. C'est comme les maths : chute du mur plus éclatement territorial divisé par l'ouverture aux marchés égal Bratislava (il en existe plein d'autres comme ça).

Bratislava m'a profondément marqué : c'est une ville shampooing car 3 en 1. Arrivés par l'autoroute, on longe une ZUP immense (même la Courneuve c'est tout p'tit), toute grise, toute sans lumières, toute sans gens dehors, bref une ZUP soviétique quoi : nous sommes là en présence d'un héritage du plein emploi. Il fallait bien loger le prolétariat...

Pour le 2 en 1, de l'autre côté du Danube, la ville nouvelle. Bien moins collective au niveau de l'architecure, avec ses lotissements de maisons individuelles. Mais, je ne dis rien, nous n'y sommes pas allé. Une ZUP de bourgeois pour schématiser.

Alors pour le 3 en 1, esta un viaje para Cuba, si senor !! Petit bar cubain, avec apéritifs cubains (1 seul pour moi je conduisais...), plats cubains  et musique cubaine. Par contre el senor qui nous servais lui, il était Slovaque ! Mais un bar n'est pas une ville à lui seul : ce bar appartiens à la vieille ville. Une ptite perle au milieu de tout ce béton. Des rues pavées, la Mairie qui fait deux étages, un homme qui sort des égouts (oeuvre d'art), des ruelles, plein de petits bistrots avec des devantures en bois, et des petites églises, à côté d'un petit château. Oui, le coeur de Bratislava est rikiki. Mais un souvenir à jamais gravé.

Nous avons passé du temps à Bratislava vieille ville. Je ne mentirais à personne en disant que c'est dans ce pays, dans cette ville, dans ce quartier, que j'ai vu le plus de jolies femmes (promis c'était pas le rhum que j'ai bu à l'apéro). Pas à Cannes où St-Trop (c'est la robe qui est belle ou la bagnole), ni à Bellagio, ni à Paris dans les quartiers chics, ni même chez Vogue pour un shoot (photo bien sûr), ni même sur les plages catalanes, rien de tout cela. Les femmes slovaques ont quelquechose en plus. Une beauté naturelle, naturellement !

 

Hongrie :

Jo napot Magyarorszàg ! Bonjour Hongrie... Vers 2 heures du matin, après avoir quitté Bratislava. Encore 3 heures de route vers Budapest. Une pause s'impose, le conducteur est fatigué. Une aire d'autoroute, la première en Hongrie, s'offre à nous. Nous nous arrêtons. Profitons en car comme en Suisse, la vignette est obligatoire. Commence la galère : changer sa monnaie, se faire une place au milieu des routiers slaves (ou l'équipe hongroise d'haltérophilie), parler en anglais batardisé français à une caissière qui n'avait pas l'air commode et qui ne parlait pas anglais. I love Europe !!! En vérité, une galère, mais ce genres de petits exploits, donnent envie de voyager, invitent à la découverte. C'est tout con, mais c'est ce qu'il se passe. Après cela (parce que jusqu'ici, c'était de la rigolade), rien ne peut t'arriver. Tellement rien que tu en profites, à côté du van, assis sur un banc, à attendre que le jour se lève...

Budapest est le lieu du festival, destination finale de l'aller. 390 000 personnes attendues pour une semaine de musique. Plus de 11 000 français ont répondu présents en 2009.

Nous avons installé notre QG dans le quartier des vans et camionettes, nous étions donc assez loin des scènes (tant mieux pour le bruit..). Par contre pas un seul franc chouillard près de nous. Nos voisins directs étaient Allemands, Suisses, Autrichiens et (heureusement) Espagnols. Les latins nous manquaient déjà.

Il y a tellement à dire sur le Sziget, que je ne vais pas m'éterniser ici (autre page sur le blog). Je vais plutôt vous parler de Budapest...

Budapest est la réunion de 3 villes : Buda, Pest et Obuda. Buda se situait du côté des collines, Pest au bord du roi Danube, et Obuda au nord de Pest en suivant le Danube (là ou se tient le festival actuellement).

Logés sur le festival, il nous a fallu mettre les pieds dans le vrai Budapest, pour visiter, faire les courses et se reposer. Partis pour faire les courses, nous sommes allés dans le quartier du Parlement, coeur historique de Pest. J'y ai vu ma première Trabant, la fameuse voiture en plastique du bloc soviétique. Statues à différentes figures socialistes ou intellectuels, place de la Libération, rue de la Révolution... Des noms évocateurs d'une Histoire riche et récente (comme l'insurestion de 1956 contre le pouvoir soviet). Pour le métro, les tickets s'achètent dans les couloirs à des agents de l'Etat (avec un qui donne le ticket, l'autre qui gère la transaction monétaire et un dernier qui te le composte), il y a des policiers en uniforme à toutes les portes. Je me sentais encore plus dans un autre monde qu'à Bratislava, en tout cas un monde au passé différent.

Et au futur différent... Car la jeunesse hongroise est fougueuse et pleine de vie. C'est le sentiment que j'ai eu en quittant cette ville. Ce qui m'attriste plus, c'est de savoir que l'économie de marché va leur vendre du rêve alors... A choisir : la peste ou le choléra ?

Pour se reposer à Budapest, l'idéal est d'aller flâner aux bains. Il y en a beaucoup dans la ville, noter choix s'est porté sur les bains Széchenyi. Nous y sommes allés avec Juan et Alvaro, nos voisins espagnols. Bains chauds, froids, tièdes, glaçons, douches massantes, piscines extérieurs, saunas et tables de jeu d'échecs pour jouer dans l'eau, le tout dans un bâtiment datant du début 1900. Les bains intérieurs sont en mosaïques, dans le pur style gréco-romain..

Pour quitter Budapest et le festival Sziget, puis rentrer en France, il y a deux solutions : on reprend la même route, au nord des Alpes, ou on passe cette fois-ci par le sud. On a choisi la deuxième option, pour découvrir encore plus de paysages, de villes et de cultures.

En quittant Budapest, du Edith Piaf à fond dans les BAF, la température était de 40°. Elle nous suivra jusqu'aux Alpes italiennes. Sur la route du lac Balaton, nous avons rencontrés nos voisins suisses zurichois du camping. Alors, nous avons partagé un bon petit moment au bord du lac, avec sieste, encas et bataille de boue au programme.

 

Croatie :

La frontière entre la Hongrie et la Croatie est un sketch : deux contrôles papiers et fouille du véhicule en seulement dix mètres. Mais bon,  avec nos youles de festivaliers, en phase de redescente sur terre, le passage par l'identification était obligatoire. Toutes les polices du monde fonctionnent au délit de faciès...

Nous nous sommes arrêtés à Zagreb, pour plusieurs choses : visiter et manger. Au final, nous avons passé 4 heures dans un parc avec 2 Suédoises et 3 Croates, tous étudiants en Lettres à l'Université de Zagreb. Les sujets de discussions étaient variés, simples et sans jugement. Nous avons parlé de la guerre des Balkans, ils l'ont connue, mais de loin, car le plus gros du combat se situait à l'Est de la Croatie. Une superbe rencontre, je garde ce souvenir au fond de moi, parce que le partage n'a pas de frontières.

En repartant de Zagreb, nous avons fais une pause quelque part au bord de l'autoroute et ... dodo.

 

Slovénie :

Direction Ljubljana pour le lendemain du départ, la capitale de la Slovénie. Comme en France le marché a lieu sur une petite place devant une église. Ljubljana est une petite ville, et tout y est pittoresque. Elle ressemble déjà à une ville italienne dans la façon de vivre des gens. Décontractée, chic et rebelle en même temps. Nous n'y sommes pas restés très très longtemps, juste le temps d'acheter des légumes pour faire une tajine le soir, et de manger une pizza. Désormais, l'Italie nous attend !

 

Italie :

Traverser l'Italie d'Est en Ouest est une grande première : d'habitude l'Italie est synonyme d'évasion, mais là, plus on la traverse, plus on se rapproche de notre destination finale.. Bizarre...

La première étape italienne est Trieste, ville portuaire au bout de la mer Adriatique. C'est une ville qui ressemble à Istanbul dans le sens où elle est au carrefour de plusieurs influences : latines, germaniques, slaves et balkaniques.

Nous avons continué un peu en direction de Venezia (Venise) pour nous arrêter nous baigner dans une petite station balnéaire de l'Adriatique.  La plage de sable noir était particulièrement enchanteresse et l'eau plutôt chaude : idéal quand il fait une chaleur étouffante. Après cela, nous avons mangé une bonne tajine de légume, puis nous avons retrouvé les doux bras de Morphée.

2 jours après notre départ de Budapest, Venezia est au programme : tout le monde connaît Venise depuis la télé, son canapé ou internet. Mais Venise à cela de plus que les autres n'ont pas, les pieds dans l'eau. Du coup, pas de voitures, mais des gondoles. Pas d'avenues, ni de rues, des canaux. Le piéton ne connaît pas d'autres chemins que les ruelles et les places. Comme celle de San Marco avec le Campanile et le Palais des Doges.

Au détour d'une rue, nous avons eu la chance de tomber sur un artisan dans son atelier en plein travail de ... confection de masques pour le carnaval. Magnifique.

Le seul bémol à Venise est le tarif du parking à l'enteée de la ville. Hors de prix. Mais peut-être que voir Venise, marcher dans ses ruelles n'a pas de prix. Autant le prendre comme ça.

Une bonne pizza au fruits de mer et hop, direction la France et le tunnel du Mont Blanc.

 

France :

De retour dans notre belle vieille France, à la bonne franquette, chez les franchouillards, francs chouillards ! Tout le plaisir est pour moi de te retrouver, cher pays natal.

Le retour fait toujours du bien, mais on laisse à chaque fois derrière soi des souvenirs, des personnes que l'on regrette déjà. On se sent tellement bien loin de chez soi, mais en même temps, on a besoin des siens, pour partager tout ce qui a été vécu. Le retour me tiraille. C'est le moment le plus difficile du voyage.

 

Mais viennent les retrouvailles... Avec nos proches. Cela vaut bien plus qu'un simple récit.

 





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